Le Cri des Mots

  • Filippo Stoppele en dédicace à Milan

    Pour son livre : “Ho catturato Mussolini”
    Événement spécial & direct radio sur Silver Music

    Aujourd’hui marque un rendez-vous important pour celles et ceux qui s’intéressent à l’Histoire, à la mémoire et aux récits qui traversent le temps.
    L’auteur Filippo Stoppele est présent à Milan, Fiera Novegro,  pour une séance de dédicaces de son livre “Ho catturato Mussolini”, une œuvre qui suscite curiosité, émotion et réflexion.

    Ce livre offre un regard unique sur les événements qui ont conduit à la fin du régime fasciste. Au-delà du récit historique, il met en lumière le poids des décisions, le courage des individus et la nécessité de ne jamais oublier.

    ✍️ Séance de dédicaces à Milan

    Les lecteurs auront l’occasion de rencontrer Filippo Stoppele, d’échanger avec lui, et de recevoir une dédicace personnalisée.
    Un moment rare, où l’histoire racontée dans les pages devient rencontre et partage humain.

    🎙️ Direct radio sur Silver Music

    Pour celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre sur place, une bonne nouvelle :
    La radio italienne Silver Music retransmettra l’événement en direct.

    Au programme :

    • entretien avec l’auteur,
    • extraits et mise en contexte du livre,
    • échanges avec les auditeurs,
    • réflexion autour de la mémoire et de son héritage.

    Une manière d’ouvrir la discussion et de toucher un public encore plus large.

  • Bella Ciao et la fleur du partisan : mémoire, liberté et le sacrifice

    Le 25 avril, l’Italie célèbre la Fête de la Libération, symbole du courage, de la résistance et du retour à la liberté après les sombres années du fascisme et de l’occupation nazie.
    Partout, une chanson s’élève — « Bella Ciao » — devenue l’hymne universel de ceux qui refusent la tyrannie.

    Bella Ciao : le chant du courage et du sacrifice

    Née de la tradition populaire, « Bella Ciao » fut reprise par les partisans italiens durant la Seconde Guerre mondiale.
    Son refrain résonne comme un adieu digne et bouleversant : celui d’un homme qui part combattre pour la liberté, conscient de ne peut-être jamais revenir.

    L’un des vers les plus célèbres évoque « la fleur du partigiano morto per la libertà »la fleur du partisan mort pour la liberté.
    Cette fleur, souvent comparée au coquelicot rouge, symbolise le sang versé, le courage, mais aussi la renaissance : ce sont les premières fleurs à refleurir sur les champs de bataille libérés, les premières traces de vie après la guerre.

    Le 25 avril : le jour où l’Italie s’est relevée

    C’est le 25 avril 1945 que le Comité de libération nationale de la Haute-Italie (CLNAI) appela à l’insurrection générale contre les troupes nazies et fascistes.
    Les partisans attaquèrent les positions ennemies dans tout le nord du pays.
    Ce fut le début du retrait des forces allemandes et de la chute de la République de Salò, dernier bastion du fascisme de Mussolini.

    Entre le 21 avril et le 1er mai, les grandes villes du nord — Bologne, Gênes, Milan, Turin, Venise — furent libérées.
    Le 25 avril est depuis devenu un jour de mémoire et de reconnaissance, pour ceux et celles qui ont risqué — et souvent donné — leur vie pour la liberté.

    La famille Stoppele : le prix du courage

    Parmi ces visages de la résistance, il y a celui de la famille Stoppele, originaire de Sant’Andrea di Badia Calavena, un petit village des collines véronaises.
    Le père, Palmino Stoppele, était un homme droit et travailleur. Son fils Silvino, jeune, courageux et loyal, partageait son idéal de justice.
    Tous deux se sont opposés à l’oppression, refusant de plier devant l’occupant.
    Ils furent arrêtés et exécutés par les Allemands, comme tant d’autres Italiens dont la seule faute fut de croire à un avenir libre.

    Leur nom, leurs visages, leurs histoires ont traversé le temps grâce à Maria Stoppele, dite Kira, la fille et la sœur, témoin de cette tragédie.
    Elle a porté leur mémoire comme on porte une flamme fragile mais indestructible — celle de la dignité et du souvenir.

    Une fleur pour ne pas oublier

    Chaque fois que retentit Bella Ciao, c’est un peu de leur souffle qui renaît.
    Dans la « fleur du partisan », il y a le coquelicot de Palmino et Silvino, tombés pour la liberté.
    Il y a aussi la force de Maria, restée debout, symbole de toutes celles et ceux qui ont continué à vivre, à raconter, à transmettre.

    Car la Résistance ne se limite pas aux armes : elle est aussi mémoire, courage et fidélité à ceux qui ont cru en un monde meilleur.

    Et tant que l’on chantera Bella Ciao, les Stoppele, comme tant d’autres anonymes, ne seront jamais oubliés.

  • Filippo Stoppele, le livre est en fabrication

    « Kira, j’ai capturé Mussolini » part en fabrication !

    C’est officiel : mon livre Kira, j’ai capturé Mussolini vient tout juste de partir en fabrication !
    Après deux années d’écriture, de relectures, de recherches historiques et d’émotions intenses, l’ouvrage entre dans sa phase finale avant sa sortie en librairie.

    Très bientôt, vous pourrez le retrouver dans tous les bons points de vente, en France, Suisse et Belgique 🇫🇷🇨🇭🇧🇪.


    Où le trouver ?

    Le livre sera disponible :

    • En librairies indépendantes,
    • Dans les centres culturels tels que FNAC, Cultura, Le Furet du Nord, Espace Culturel Leclerc, etc.
    • Et bien sûr sur les plateformes e-commerce comme Fnac.com, Amazon, Decitre, et bien d’autres.

    Une aventure humaine et historique

    Roman de Filippo Stoppele

    Kira, j’ai capturé Mussolini retrace l’histoire bouleversante et inspirante de Maria “Kira” Stoppele, jeune femme italienne prise dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale.
    Entre courage, amour et résistance, elle incarne ces destins méconnus qui ont contribué à écrire l’Histoire.


    Bientôt entre vos mains

    Le compte à rebours est lancé !
    Dès sa mise en vente, je vous tiendrai informés ici même, sur le blog, ainsi que sur mes réseaux.
    Merci à toutes celles et ceux qui suivent cette aventure depuis le début — votre soutien donne tout son sens à ce projet.

    📖 Rendez-vous très bientôt pour découvrir l’histoire vraie de Kira… une femme ordinaire devenue héroïne de l’ombre.

  • Kira… Ho catturato Mussolini : le premier roman de Filippo Stoppele

    Nouvelle voix littéraire à suivre, Filippo Stoppele signe son premier roman, Kira… Ho catturato Mussolini, disponible la semaine prochaine en version italienne. Inspiré de faits réels, ce récit met en lumière une figure féminine méconnue de la Seconde Guerre mondiale et redonne chair à une mémoire longtemps enfouie.

    Roman version italienne kira ho catturato mussolini.

    Une héroïne oubliée de la Résistance

    Au cœur du roman, une femme : Kira. Dans l’Italie fasciste de Mussolini, elle aurait pu choisir de se taire. Elle a choisi de résister.
    À travers son destin, Filippo Stoppele fait revivre le parcours d’une citoyenne ordinaire devenue, par la force des événements, actrice de l’Histoire. Son courage, son refus du silence et son engagement face à l’oppression en font une héroïne bouleversante, dont la voix résonne encore aujourd’hui.

    Entre enquête et récit romanesque

    Ce roman tire sa force de son ancrage dans le réel. Archives oubliées, témoignages familiaux et secrets longtemps tus constituent la trame de cette œuvre, à la frontière entre mémoire intime et fresque historique. L’écriture, sobre et rythmée, rend hommage sans fard à une époque sombre, tout en offrant au lecteur la puissance d’une narration vivante et incarnée.

    Un devoir de mémoire accessible à tous

    Kira… Ho catturato Mussolini n’est pas seulement un roman historique : c’est aussi une réflexion sur la mémoire, le courage et la liberté. En donnant une place centrale à une femme de l’ombre, Filippo Stoppele contribue à élargir la galerie des figures de la Résistance, trop souvent dominée par des noms masculins.

    Une sortie internationale

    Publié en italien, le roman connaîtra bientôt une traduction française, disponible dans toutes les librairies ainsi que sur les grandes plateformes de vente en ligne (Amazon, Fnac, Cultura, Les Furets du Nord, …..). Les lecteurs de France, de Suisse et de Belgique pourront ainsi découvrir cette histoire hors du commun.

  • Les adolescents partisans : la jeunesse italienne qui sauve sa patrie

    Dans les montagnes, les vallées et les petites villes d’Italie, la Résistance n’appartient pas qu’aux adultes aguerris ou aux chefs militaires. Chaque jour, ce sont des adolescents et de très jeunes adultes qui prennent des risques immenses pour leur patrie. Ils portent encore des visages juvéniles, mais leurs choix et leurs actes les projettent dans une maturité brutale. Ces jeunes deviennent messagers, éclaireurs, parfois combattants armés. Ils bravent la peur, défient l’occupant, et inscrivent leur nom dans l’Histoire.

    Ils connaissent chaque sentier, chaque passage discret à travers bois, chaque raccourci qui permet d’échapper aux patrouilles fascistes ou nazies. Ils ne disposent que de peu de moyens : un vieux vélo, un sac usé, quelques feuilles de papier chiffonné pour transmettre un message, parfois une arme récupérée au péril de leur vie. Pourtant, leur force réside dans leur courage, leur rapidité, leur intelligence.

    Parmi ces visages de la Résistance se dessinent plusieurs destins, réels ou romanesques, mais tous marqués par la même intensité :

    • Luigi “Negus” Pierobon, à peine 17 ans, partisan vénitien, fusillé en 1944 pour avoir participé à des actions de guérilla.
    • Dante Di Nanni, 20 ans, qui devient une légende à Turin après avoir résisté seul pendant des heures dans une maison encerclée, refusant de se rendre.
    • Irma Bandiera, dite Mimma, 23 ans, qui endure la torture sans jamais dénoncer ses camarades avant d’être exécutée.
    • Bruno Fanciullacci, 22 ans, figure audacieuse de la Résistance florentine, arrêté puis exécuté en 1944.
    • Giaime Pintor, écrivain et résistant, mort à 24 ans en transportant des explosifs destinés aux partisans.
    • Maria Stoppele, dite Kira, une jeune fille qui refuse la soumission, transporte messages et vivres, guide ses camarades à travers les montagnes et devient un symbole d’insoumission. Elle capture Mussolini.
    • Raùl Adami, surnommé “Ami” par ses compagnons, messager intrépide, toujours prêt à risquer sa vie pour transmettre une information vitale ou détourner l’attention des soldats ennemis. Président de l’ANPI Verona.

    Ces noms résonnent comme autant de symboles : ils rappellent que la liberté s’écrit aussi avec le sang et le courage de la jeunesse.

    Kira nom de guerre, résistance italienne

    Les partisans savent qu’ils risquent la mort à chaque mission. Pourtant, ils avancent. Dans l’ombre de la nuit, ils distribuent des tracts interdits, préviennent de l’arrivée des soldats ennemis, sabotent discrètement les lignes de communication. Leur âge ne les protège pas : l’ennemi les considère avec la même cruauté que les adultes. Mais leur jeunesse devient aussi leur meilleur camouflage : qui soupçonne un garçon ou une fille de quinze ou vingt ans de porter un mot de passe secret, un plan de bataille ou une arme cachée dans sa poche ?

    La Résistance italienne ne serait pas ce qu’elle est sans cette génération. Ils n’écrivent pas leurs exploits, mais ils changent le cours de l’Histoire. Aujourd’hui encore, leur mémoire résonne dans les villages, les écoles, les rues qui portent parfois leurs noms.

    La Résistance n’est pas qu’une affaire de soldats : c’est un acte d’amour pour la liberté, porté par des cœurs encore jeunes, mais déjà grands.

  • Cellore, mémoire de guerre

    Niché dans la vallée d’Illasi, à une vingtaine de kilomètres de Vérone, le hameau de Cellore paraît aujourd’hui paisible : ses vignes, ses collines douces, son église San Zeno qui domine la place centrale. Mais derrière les pierres et les paysages se cachent les blessures de la Seconde Guerre mondiale, des années d’occupation et de résistances silencieuses.

    cellore vallée d’Illasi

    Un village pris dans la tourmente

    À partir de 1943, après l’armistice italien et l’invasion allemande, la Vénétie se retrouve au cœur de la République Sociale Italienne, l’État fantoche mis en place par Mussolini sous la tutelle des nazis. Les campagnes comme celle de Cellore sont marquées par les réquisitions, la peur des patrouilles et le passage de jeunes hommes qui cherchent à fuir le service obligatoire ou à rejoindre les partisans. La Val d’Illasi, discrète et enclavée, devient un lieu de passages, mais aussi de surveillances accrues.

    cellore vicino verona

    Maria Stoppele, visage de courage

    Parmi les noms qui traversent la mémoire locale figure celui de Maria Stoppele. Originaire du secteur, elle est associée, selon les archives de l’ANPI (Association nationale des partisans italiens), aux réseaux d’aide et de solidarité. Comme beaucoup de femmes de villages, Maria joue un rôle discret mais essentiel : fournir un repas, cacher un fugitif, transmettre un message. Ces gestes simples, accomplis sous la menace permanente des représailles, font d’elle un visage de courage dans une communauté où chaque silence comptait.

    Le père Tagliapietra, foi et résistance

    À Cellore, la figure religieuse fut aussi centrale. La mémoire locale évoque un prêtre du nom de Tagliapietra, dont la mission spirituelle s’entremêla avec un rôle de soutien moral et parfois matériel face aux violences du temps. Dans bien des villages vénètes, les prêtres devinrent des médiateurs : entre les soldats allemands et la population, entre les familles inquiètes et les jeunes tentés par la montagne. Le père Tagliapietra incarne cette Église de proximité, enracinée dans son peuple, qui tenta de protéger, d’apaiser et, quand c’était possible, de résister.

    Mémoire et héritage

    Aujourd’hui, Cellore ne porte pas de grandes cicatrices visibles de cette période. Mais les noms de Stoppele et Tagliapietra résonnent encore dans les archives, les récits familiaux et les plaques commémoratives de la province de Vérone. Ce sont des points d’ancrage pour rappeler que, même dans un petit village, l’histoire mondiale a bouleversé les vies, suscité des gestes héroïques et laissé des empreintes profondes.

    À travers ces figures, Cellore rappelle que la guerre ne se raconte pas seulement par les grandes batailles, mais aussi par ces fragments d’humanité et de résistance, nichés au cœur de ses collines.

  • Aux origines de la Résistance italienne : histoire, chronologie et destins croisés

    La Résistance italienne (Resistenza)

    La Résistance italienne (Resistenza) n’est pas née du jour au lendemain. Ses racines plongent dans les années 1920, quand l’Italie bascule dans la dictature fasciste sous Benito Mussolini. Opposants, intellectuels, ouvriers et paysans vont former, au fil du temps, le terreau de ce vaste mouvement qui explosera véritablement en 1943.
    Parmi ces visages, une famille de la région de Vérone incarne à elle seule les drames et les espoirs de cette lutte : les Stoppele, de Sant’Andrea di Badia Calavena.


    La montée du fascisme et les premiers exils (1922-1930)

    En octobre 1922, Mussolini prend le pouvoir avec la Marche sur Rome. Très vite, les libertés sont étouffées : presse muselée, partis dissous, syndicats interdits. Ceux qui osent résister risquent la prison, l’exil… ou pire.
    Des milliers d’Italiens choisissent de fuir vers la France, la Suisse ou les États-Unis. Mais d’autres, enracinés dans leurs villages, restent et subissent directement la chape de plomb fasciste.

    C’est le cas de Palmino Stoppele, aubergiste à Sant’Andrea di Badia Calavena. Autour de lui, le fascisme s’installe dans les campagnes de Vénétie. Palmino et sa famille refusent de plier : sa maison et son auberge La Colomba deviennent peu à peu un point de rencontre pour ceux qui ne veulent pas se soumettre.


    L’antifascisme dans l’ombre (1930-1940)

    Dans les années 1930, les opposants s’organisent dans la clandestinité. À l’étranger, naissent des mouvements structurés :

    • Giustizia e Libertà, fondé par Carlo Rosselli (assassiné en 1937 avec son frère Nello).
    • Les réseaux communistes et socialistes, traqués mais actifs.

    À Badia Calavena, Palmino transmet à ses enfants le goût de la liberté. Son fils Silvino, brillant étudiant, obtient son diplôme de médecin en 1944. Sa fille Maria, jeune et volontaire, développe un tempérament rebelle. Tous deux vont bientôt basculer dans la Résistance.


    Carlo Rosselli

    1943 : le tournant décisif

    Le 25 juillet 1943, Mussolini est destitué. Mais après l’armistice du 8 septembre, l’armée allemande occupe le Nord de l’Italie et Mussolini fonde la République sociale italienne (RSI). La Résistance armée s’organise alors :

    • Les Brigate Garibaldi (communistes).
    • Les formations de Giustizia e Libertà (socialistes et libéraux).
    • Des groupes catholiques liés à la Démocratie chrétienne.
    • D’anciens militaires restés fidèles au roi.

    Dans la Vénétie, Palmino, Silvino et Maria s’engagent. L’auberge familiale devient un refuge pour les résistants et même pour certains parachutistes alliés. Silvino soigne des partisans blessés. Maria, qui prendra bientôt le nom de guerre « Kira », devient messagère et passeuse.


    Le drame du 12 septembre 1944

    La répression fasciste ne tarde pas. Le 12 septembre 1944, une dénonciation conduit les SS et les milices fascistes jusqu’à la maison des Stoppele.
    Palmino et son fils Silvino sont arrêtés, torturés pendant quatre jours, puis exécutés à Sant’Andrea pour avoir aidé la Résistance. Silvino avait seulement 25 ans et n’était médecin que depuis trois mois. Son père en avait 56.

    Maria, elle aussi arrêtée, est envoyée à la caserne de Montorio. Destinée à être déportée en Allemagne, elle parvient à s’évader lors d’un bombardement allié.

     Brigata Matteotti à Milan

    Maria « Kira », la résistante

    Loin d’abandonner, Maria rejoint la lutte armée. Elle intègre d’abord la Brigata Pasubio, puis la Brigata Matteotti à Milan. Ses missions de renseignement et de logistique en font une figure respectée.
    Le destin lui réserve même une place dans un moment-clé de l’Histoire : Maria « Kira » est présente lors de la capture de Benito Mussolini et de Claretta Petacci en avril 1945, sur les rives du lac de Côme.

    Après la guerre, son courage est reconnu : elle reçoit la Médaille d’argent al Valor Militare, l’une des plus hautes distinctions italiennes.


    La victoire de la Résistance (1944-1945)

    Le 25 avril 1945, les grandes villes du Nord (Milan, Turin, Gênes) se soulèvent. Les nazis et les fascistes capitulent. La Résistance italienne, au prix de dizaines de milliers de morts, a joué un rôle décisif dans la libération.

    Pour les familles comme les Stoppele, la victoire est teintée de douleur : Palmino et Silvino n’ont pas vu ce jour. Mais leur sacrifice et l’engagement de Maria ont incarné la dignité et la justice pour une Italie nouvelle.


    Héritage et mémoire

    Aujourd’hui, à Badia Calavena et dans la région de Vérone, des plaques commémoratives rappellent le destin de Palmino, Silvino et Maria Stoppele. Leur histoire est celle d’une famille simple, brisée par la barbarie fasciste mais debout dans la mémoire collective.
    La Résistance italienne ne fut pas seulement une lutte militaire : elle fut aussi une lutte de familles, de villages, de femmes et d’hommes qui refusèrent la peur et choisirent la liberté.

    À Vérone, l’ANPI poursuit inlassablement son travail de mémoire, rappelant que la liberté dont jouit l’Italie aujourd’hui est le fruit du sacrifice de ceux qui, dans la Résistance, ont osé s’opposer au fascisme et au nazisme. À travers commémorations, rencontres avec les jeunes et sauvegarde des témoignages, l’association des partisans garde vivante une histoire souvent menacée par l’oubli ou le révisionnisme. Plus qu’une simple organisation historique, l’ANPI Verona s’affirme comme une vigie citoyenne, veillant à transmettre les valeurs de justice, d’égalité et de démocratie qui forment le socle de la Constitution italienne.

  • Les mines de Wendel et les travailleurs italiens

    Au cœur de la Lorraine industrielle, les mines de Wendel à Petite-Rosselle (Moselle) symbolisent à la fois la puissance du charbon et la dureté de la vie ouvrière. En 1943-44, alors que l’Europe est à feu et à sang, les galeries de Wendel bruissent des voix d’ouvriers venus d’horizons divers : Français, Allemands, Polonais, et surtout Italiens, fuyant la misère ou la répression fasciste.

    Un père et son fils dans les galeries

    Parmi eux, Agostino Stoppele, un homme robuste, contraint à l’exil, et son fils Bruno, à peine âgé de 15 ans.

    Chaque matin, père et fils franchissent la barrière du carreau. Casques sur la tête, lampes prêtes à être allumées, ils s’entassent avec d’autres ouvriers dans la cage qui dégringole vers les profondeurs. Le bruit métallique, les secousses, puis soudain la chaleur et l’obscurité : Bruno serre les poings. C’est sa première vie d’homme.

    Agostino, lui, veille sur lui d’un regard discret. Il sait que la mine n’épargne personne, et encore moins les plus jeunes. Mais la guerre et la pauvreté n’offrent pas de choix : il faut travailler, tenir, ramener du pain à la maison.

    Le quotidien dans les galeries

    Au fond, les rôles sont répartis. Agostino abat le charbon, le pic frappant la veine noire dans un fracas sourd. Bruno,, ramasse, aide à dégager les gravats. Ses bras brûlent, ses poumons se serrent dans la poussière âcre, mais il s’accroche. La mine est dure, mais elle lui donne aussi une place aux côtés des hommes.

    Les journées sont interminables. La chaleur colle à la peau, la sueur se mêle au charbon qui noircit les visages. Le danger est constant : éboulements, grisou, accidents. Pourtant, dans l’ombre, une fraternité silencieuse unit les mineurs. On s’échange un signe, un morceau de pain, un mot en dialecte italien ou en français, parfois en allemand, selon qui se trouve là.

    La guerre en arrière-plan

    Dehors, la Moselle annexée vit sous la botte nazie. Les mines alimentent l’effort de guerre, et les ouvriers étrangers sont surveillés de près. Mais au fond, le temps semble suspendu. Ce qui compte, c’est de remplir la berline, de sortir vivant, et de retrouver l’air libre à la fin du poste.

    Bruno grandit plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Chaque journée passée au côté d’Agostino est une leçon d’endurance et de dignité. Il apprend que la mine brise les corps, mais qu’elle soude les destins.

    Une mémoire ouvrière

    Aujourd’hui encore, les mines de Wendel, devenues lieu de mémoire, portent l’empreinte de ces vies modestes et héroïques. Celle d’Agostino Stoppele, immigré italien qui donna sa force à la Lorraine, et celle de Bruno, son fils adolescent, plongé trop tôt dans la nuit des galeries.

    Malgré les tensions, les mineurs italiens s’intègrent progressivement aux communautés ouvrières locales. La solidarité naît dans les galeries où chaque vie dépend de celle de l’autre.

    Héritage

    Aujourd’hui, les vestiges des mines de Wendel, transformés en musée, racontent cette épopée industrielle et humaine. Ils gardent en mémoire les pas d’Agostino et les rêves de Bruno, adolescents arrachés trop tôt à l’insouciance pour entrer dans le monde du labeur et de l’exil. Leur histoire rejoint celle de milliers d’Italiens venus chercher, sous la terre lorraine, un avenir meilleur pour leurs enfants.

  • Ca’ del Diaolo : un joyau caché entre Badia Calavena et Sant’Andrea

    Si vous voyagez dans la Lessinia, sur la route qui relie Badia Calavena à Sant’Andrea di Badia Calavena, ne manquez pas de faire une halte à Ca’ del Diaolo. Cet hôtel-restaurant typique est bien plus qu’une simple adresse : c’est un lieu où l’histoire, la gastronomie et l’hospitalité se rencontrent.

    Une histoire centenaire

    Fondée en 1921 par Luigi, l’arrière-grand-père de la famille Marana, L’osteria a traversé les générations sans jamais perdre son charme. Aujourd’hui encore, ce sont ses descendants qui tiennent la maison, offrant aux visiteurs une atmosphère chaleureuse et familiale. Maria Stoppele, la partisane, surnommée Kira, y fit plusieurs séjours jusqu’en 1944, preuve que l’endroit a toujours été une halte appréciée et pleine de vie.

    L’établissement a marqué les mémoires au point d’être cité dans le livre de Filippo Stoppele, qui retrace l’histoire locale et les parcours de ses habitants.

    La cuisine, un voyage pour les sens

    À Ca’ del Diaolo, on s’attable pour déguster des plats traditionnels véronais et vénitiens préparés avec des produits locaux d’une grande fraîcheur. Chaque recette reflète le terroir : des saveurs généreuses, des cuissons maîtrisées, et ce petit supplément d’âme qui transforme un repas en souvenir inoubliable. Que l’on vienne pour un déjeuner gourmand ou un dîner entre amis, les papilles sont à la fête.

    Séjourner dans un havre de paix

    Au-delà de la table, l’établissement propose également des chambres accueillantes. Parfaites pour un week-end ou une étape lors d’un circuit en Vénétie, elles permettent de profiter du calme des collines environnantes. Après une randonnée ou une visite des villages voisins, rien de tel que de se reposer dans une auberge où tout respire l’authenticité.

  • Kira, une vie forgée dans la tourmente de 1944 à Sant’Andrea di Badia Calavena

    Kira, de son vrai nom Maria Stoppele, est née le 8 septembre 1923. Rien, au départ, ne la prédestinait à emprunter les sentiers escarpés de la Résistance italienne. Dans ses premières années, rien ne laissait deviner qu’elle deviendrait un symbole de courage face à l’oppression.

    Et pourtant, c’est dans les ombres de la Seconde Guerre mondiale, au cœur d’un monde déchiré par la peur et la violence, que son destin s’est forgé. Sa vie s’est mêlée à celle de tant d’hommes et de femmes qui, à Sant’Andrea di Badia Calavena et dans tout le nord de l’Italie, ont pris part à une lutte décisive : celle contre le fascisme et l’occupation nazie.

    Sant’Andrea di Badia Calavena en 1944 : un village au cœur de la Résistance

    En 1944, le petit village de Sant’Andrea di Badia Calavena, niché dans les collines de la province de Vérone, vivait dans une atmosphère de tension et d’incertitude. Après la chute de Mussolini en 1943 et l’armistice signé par l’Italie avec les Alliés, la région fut occupée par les troupes allemandes.

    Les habitants, majoritairement paysans, se retrouvaient pris en étau : d’un côté les soldats allemands et les milices fascistes qui exigeaient obéissance, ravitaillement et dénonciations ; de l’autre, les partisans qui se regroupaient dans les montagnes Lessini, menant des actions de sabotage, libérant des prisonniers et protégeant les familles menacées.

    Dans ce contexte, chaque choix était dangereux : aider les résistants pouvait coûter la vie, mais les trahir signifiait se ranger du côté des oppresseurs.

    Maria Stoppele, dite Kira la partisanne de Sant'Andrea di Badia Calavena.

    Kira, l’éveil d’un courage inattendu

    Kira n’était pas née pour être une partisane. Elle n’avait pas grandi avec une vocation guerrière. Mais l’histoire, brutale et implacable, l’a poussée à se transformer. Son courage s’est forgé dans les privations quotidiennes, dans la peur des rafles, et dans la volonté de défendre la dignité humaine face à l’oppression.

    Elle devint alors, comme tant d’autres anonymes, une figure de résistance silencieuse ou active, une femme dont la vie personnelle se confondit avec la grande Histoire.

    Une mémoire à préserver

    Aujourd’hui encore, le souvenir de ces femmes et de ces hommes résonne dans les rues de Sant’Andrea. Derrière chaque pierre, chaque sentier de montagne, se cachent des histoires de résistance, de sacrifices et d’espoir.

    Kira incarne cette génération qui, malgré la peur, trouva la force de se lever. Se souvenir de son parcours, c’est rappeler que la liberté est toujours le fruit d’un combat.